Avant de poursuivre l’histoire de
Wimbledon, arrêtons nous quelqu’un instant pour répondre à la question
suivante : pourquoi Wimbledon est un tournoi unique ?
Wimbledon est un tournoi très particulier pour plusieurs raisons.
La première est son âge. Créé en 1877, il est le plus ancien des tournois.
De ce fait, il a été également le lieu des premiers exploits tennistiques
et des expérimentations du jeu.
Contrairement à l’ensemble
des tournois du Grand Chelem (Open d’Australie, Roland Garros, Wimbledon,
Us Open), Wimbledon n’a jamais connu de baisse de régime. Le nombre de
spectateurs n’a
jamais diminué (même en 1973 lors du boycott des joueurs). Il faut comprendre
qu’en Angleterre (et ailleurs), Wimbledon est un véritable monument historique.
Les Britanniques et la famille royale adorent leur tournoi et feraient
tout pour le soutenir. Wimbledon est aussi un rendez-vous de toutes les
personnalités du monde du tennis. Officiels, joueurs, vétérans, anciens
champions se rassemblent, chaque année, en ce lieu mythique.
Autre particularité, Wimbledon n’a jamais changé de surface. Ses
terrains en gazon sont un des symboles du tournoi et de l’histoire
du tennis. Le gazon a été la première surface d’un court de tennis.
Le
gazon de Wimbledon est, en Angleterre, un trésor jalousement gardé.
Le central de Wimbledon sert une fois par an, lors du tournoi.
Wimbledon
est également le seul tournoi professionnel organisé par un club. Les
autres sont géréspar des
fédérations.
Comme
sa météo (propre au paysage londonien : la pluie perturbe souvent
le déroulement du tournoi), Wimbledon n’a jamais véritablement changé. Les organisateurs
se sont toujours attachés à la tradition britannique. Cette tradition
(souvent contraire aux règles régissant le monde du tennis) ont été plus
ou moins accepté, mais elle constitue le charme de Wimbledon.
Les
divers points de la tradition Wimbledonnien :
> Les joueurs et les joueuses doivent
obligatoirement être habillés en blanc.
>Les têtes de séries du tournoi sont calculées non à partir
du classement mondial mais à partir de celui établi par les membres du All England Club, en fonction des résultats sportifs des joueurs
et de leur personnalité. Cette tradition a été souvent contestée.
>Lors de la remise des prix, c’est toujours
le duc et duchesse de Kent qui offre le trophée. Pas de remise de chèque
devant le public. > Le vainqueur de l’année dernière ouvre toujours le tournoi sur le court
n°1 à 14h00.
>Pas de publicité autour du terrain
du stade.
>Les vainqueurs se voient offrir une
adhésion à vie au All England Club. >Lors de la finale, les joueurs et les joueuses ont droit à un valet
pour transporter leurs affaires sur le court.
4. Un tournoi
international, professionnel et indestructible
Revenons à l’histoire de ce tournoi. La seconde Guerre Mondial terminée,
le tournoi reprend son activité en 1946. Jusqu’en 1967, ce sont les
américains et les australiens qui dominent Wimbledon. Dans un premier
temps, les titres reviennent aux américains (Jack Kramer, Budge
Patty, Tony Trabert, Maureen Connoly et Althea Gibson - première noire
à gagner Wimbledon). A partir de 1950, c’est au tour des australiens (Roy
Emerson, John Newcombe, Margaret Smith,…) de triompher.
En 1968, le monde du tennis est en révolution.
On exige que les tournois de tennis soient ouverts aux amateurs comme
aux professionnel. Dés 1967, Wimbledon déclare qu’il ouvrira le tournoi
à tous. En 1968, il est le premier à accueillir les professionnels,
malgré la menace de la Fédération International de Tennis. Les autres
tournois suivent. Le tennis Open est né.
C’est en 1973 que Wimbledon rencontre sa première grande difficulté.
Cette année là, polémique dans le monde du tennis. Le joueur yougoslave,
Nikiki Pilic, vient d’être interdit de jouer par sa fédération, pour
avoir refusé de disputer une rencontre de Coupe Davis. L’ATP (association
des joueurs de tennis) décide de protester en boycottant le prochain
rendez-vous de la saison : le tournoi de Wimbledon. Ainsi, 79
joueurs ne participent pas à
l’édition de 1973.Panique ! Wimbledon
craint que le public ne va pas suivre. Au contraire, les spectateurs
sont présents. Ils sont prés de 400 000 à venir soutenir le tournoi.
Sauvé !
Les
années 70 et 80 sont synonymes de grands travaux de rénovation. A l’occasion
du centenaire du tournoi en 1977 et pour pouvoir accueillir les quelques
300 000 spectateurs annuels, l’organisateur de Wimbledon décide de construire
dans un premier temps, le premier musée international de l’histoire du
tennis. Ensuite, dans un second mouvement en 1979, les bâtiments entourant
le centrale sont reconstruit et la toiture du stade est rehaussée pour
créer des places supplémentaires. Enfin, en 1981, Wimbledon rachète des
terrains voisins pour construire 4 nouveaux courts et un village commercial.
Wimbledon s’étend sur 17 hectares, le plus grand des tournois du Grand
Chelem. Les travaux se terminent définitivement en 1985 par l’agrandissement
des locaux pour les médias.
Coté
court, les années 70 et 80, les suédois et les américains dominent
le tableau homme. Le suédois Bjorn Borg remporte 5 victoires consécutives
entre 1976 et 1980 (la finale de 1980 face à John McEnroe est la
plus belle des finales avec un tie-Break de 34 points et un
match en 5 sets de 3h53) ; avant de laisser place à un autre suédois,
Stefan Edberg (1988 et 1990) et à l’américain John McEnroe (1981,
1983, 1984). Mais, Wimbledon voit également la victoire d’un jeune
allemand, Boris Becker, plus jeune champion du tournoi à l’âge de
17 ans, en 1985.
Du côté des dames, la domination est américaine. Martina Navratilova
devient la plus titrée à Wimbledon avec 9 titres entre 1978 et 1990.A
noter qu’entre 1982 et 1990, elle est présente à chaque fois en
finale. Personne n’arrive à stopper Navratilova, à l’exception de
Chris Evert (1981), Evonne Goolagong (1980) et l’allemande Steffi
Graf (1988 et 1989). Cette dernière sera la reine de Wimbledon dans
les années 90 avec 7 titres.
Avant l’an 2000, l’américain Pete Sampras
fait de Wimbledon son jardin privé. Avec 7 titres -le record – Sampras
est invaincu à Wimbledon. Richard
Krajiceck (champion en 1996) est le seul joueur avoir battu l’américain
sur les pelouses londoniennes.
En 2001, c’est le croate Goran
Ivanisevic qui remporte la finale simple 2001. Surnommé « le
malchanceux » de Wimbledon, il triomphe (avec un Will-Card) après
deux finales en 1994 et 1998. Chez les dames, la suissesse Martina
Hingis remporte Wimbledon à l’âge de 15 ans, en 1997.
Depuis le début des années,
Wimbledon appartient à l’américaine Venus Williams et au suisse Roger Federer. Il a remporter 5 fois de suite Wimbledon avant d'être détroné par un espagnol (!), Rafael Nadal en 2008.